Le sol est souvent la surface oubliée des campagnes de communication, alors qu’il concentre, selon plusieurs études retail, plus de 60 % du regard périphérique des visiteurs lors de la première seconde d’entrée dans un magasin ou un hall d’exposition. Exploiter cet espace sans recourir à une résine onéreuse, c’est précisément la promesse du StreetRAP, film vinyle spécialement formulé par Mactac pour adhérer au béton, à l’asphalte et aux revêtements minéraux texturés. Conçu à l’origine pour les trottoirs new‑yorkais, le produit s’est imposé chez les organisateurs d’événements sportifs et les gestionnaires de parkings souterrains grâce à sa pose rapide, sa résistance au passage piéton et son classement antidérapant lorsqu’il est associé à la lamination appropriée.
Pourquoi StreetRAP fait la différence
Sa couche PVC de 85 µm, plus épaisse qu’un vinyle mural classique, renferme un adhésif acrylique permanent « high‑tack » capable de se lier aux micro‑cavités du béton en moins de dix minutes ; la pleine cohésion est atteinte après vingt‑quatre heures d’écrasement et de montée en température naturelle. Cette force initiale évite les recoins qui se soulèvent lorsque les roues de transpalettes passent dessus dès la pose, principal talon d’Achille des solutions graphiques indoor. Le film se combine soit au StreetLam pour des surfaces très rugueuses, soit, sur sols relativement lisses, au FloorGrip ou au LUV 6301, laminat texturé qui assure une glissance ≤ R9, condition indispensable pour la conformité aux normes européennes.
Autre atout, le liner papier de 150 g protège l’adhésif de l’humidité et permet un passage fiable dans les traceurs latex, éco‑solvant ou UV : l’encre sèche sans onduler la feuille, évitant ainsi l’effet « fish‑eye » dans les aplats foncés. Sur les machines hybrides UV, la structure plus dense du support tempère la micro‑raie parfois visible sur les polymères plus fins.
Préparation du support : la moitié du succès
Avant toute chose, vérifiez que le béton est sec au cœur : un simple test scotch transparent suffit — si la zone s’embue après vingt minutes, reportez la pose. Balayez ou, mieux, aspirez les particules libres, puis dégraissez à l’isopropanol (70 %) ; cette étape élimine les fines pellicules de caoutchouc que la semelle des visiteurs dépose à l’insu des regards. Enfin, contrôlez la température : StreetRAP réclame un minimum de 10 °C pour amorcer sa « prise », mais il offrira son adhésion maximale autour de 18 °C à 25 °C. En extérieur, privilégiez un créneau météo sec 24 h avant et après l’application.
Séquence d’application pas à pas
Commencez par présenter l’impression au sol et, à l’aide d’un ruban de marquage, fixez un bord sur vingt centimètres. Ôtez le liner progressivement et marouflez avec une raclette semi‑rigide, toujours du centre vers l’extérieur pour chasser l’air. Contrairement à la pose murale, la pression doit être plus élevée : le but n’est pas seulement de lisser mais d’écraser le vinyle dans les pores. Sur béton très texturé, finissez avec un rouleau en silicone et un pistolet à air chaud ; chauffez jusqu’à 90 °C, contrôlez avec un thermomètre IR, puis compressez immédiatement. Cette manœuvre active l’adhésif et « moule » le film autour des reliefs microscopiques du substrat, comme on le ferait sur des joints de brique.
Appliquez ensuite la lamination antidérapante. Pour StreetLam, répétez la même technique : pression forte et passe thermique. Pour LUV 6301 ou FloorGrip, le fabricant autorise une pose à froid si la surface est plane ; toutefois, un léger réchauffement (50 °C) réduira le risque de silvering dans les zones imprimées en gris clair.
Durabilité, entretien et dépose
Un StreetRAP correctement laminé et posé résiste jusqu’à six mois en extérieur très fréquenté ou douze mois en usage intérieur. Sa finition mate granuleuse reste stable même sous produits de nettoyage alcalins doux. Passez régulièrement un balai trapèze afin d’éviter l’accumulation de sable qui agirait comme un abrasif. Pour l’enlèvement, chauffez la surface à 60 °C ; le vinyle se retire en larges bandes sans laisser d’adhésif, mais prévoyez un dégraissant pour dissoudre les dernières stries brillantes si le béton est poli.
Pièges à éviter
La plupart des échecs viennent d’une humidité sous‑estimée ou d’une lamination inadaptée. Un sol resté humide accroche le film quelques heures, puis l’eau évacue l’adhésif en formant des cloques. De même, une lamination brillante bon marché augmente le risque de glissade ; souvenez‑vous qu’un accident client peut coûter bien plus qu’un rouleau de qualité R9. Enfin, ne posez jamais lorsque le vent soulève de la poussière : les grains se collent sur l’adhésif agressif en moins d’une seconde et provoquent autant de points de rupture.
En conclusion, StreetRAP transforme une dalle de béton en support publicitaire éphémère à forte valeur ajoutée. En maîtrisant la préparation du support, la pression de pose et l’association avec la bonne lamination, vous assurez une campagne visuelle percutante qui résistera autant aux intempéries qu’au ballet quotidien des baskets et chariots. Bien appliqué, le vinyle s’effacera aussi proprement qu’il s’est imposé, sans cicatrice ni résidu, prêt à accueillir la promotion suivante.